| Plan du site | Bien naviguer | A tout moment vous pouvez consulter le plan de situation en cliquant ici sur PLAN | Mentions légales |
L'église est sans aucun doute le monument le plus intéressant et le plus prestigieux de Ligny le Châtel. Son parvis, repensé et reconstruit il y a quelques années, offre une perspective large et agréable sur l'entrée de la nef. Lors des travaux de réfection, les vestiqes d'une tour ont été découverts. Son emplacement est aujourd'hui matérialisé sur le sol.
Dans "Histoire
de la ville de Ligny-le-Châtel" (Sens -1866), le R. P. Cornat
nous apprend que, pendant plusieurs siècles, il y eut
deux paroisses distinctes à Ligny. La plus ancienne, créée autour
d?une petite abbaye fondée au IXème siecle par des moines-de
Saint-Michel de Tonnerre, près des fontaines des Fées, appelée
Ligny-la-Ville, fut totalement détruite pendant la guerre de Cent
Ans.
L'autre, Ligny-le-Château, enferma dans ses murs les maisons qui
étaient venues se blottir à l'abri du donjon érigé au Xlème
siècle.
L'existence des deux paroisses est attestée par une charte de
1135, l'église de Ligny-le-Chateau est signalée dans une charte de
1116.
Il est donc vraisemblable qu'une église primitive a été érigée
antérieurement à cette date, avant l'église actuelle que M.
Valléry-Radot estime avoir été construite au milieu du XIIeme
siècle.
Celui qui découvre pour la premiere fois
l'église de Ligny-le-Châtel
est frappé par le contraste qui existe entre la nef et le choeur.
Un clocher trapu, aux baies romanes,
domine une construction basse, écrasée par une vaste toiture à
deux pans, tandis que sa face au levant est totalement absorbée
par un bâtiment élancé dont le toit pénètre son comble en grande
partie.
Au cours des ans, l'église a subi les aléas de la ville, plusieurs
fois pillée et incendiée, et a dû être remaniée à plusieurs
reprises.
La paroisse de Ligny appartenait au
diocèse de Langres.
Aussi, quand à la fin du XVème siecle, les habitants de Ligny, qui
comptait plus de 2000 communiants voulurent faire agrandir leur
église, ils s'adressèrent au chapitre de la cathédrale de Langres,
curé primitif, principal bénéficiaire des dimes prélevées par le
clergé sur les récoltes, qui, suivant les usages, devait assurer
la construction et les réparations du choeur. Les chanoines
hésitèrent longtemps car ils avaient en cours, depuis 1527, la
construction de l'église de Varennes. Toutefois, un accord fut
conclu en 1539 (Cornat, op.cit.), par lequel les habitants
de Ligny s'engageaient à construire les chapelles du choeur.
Ce n'est que quinze ans plus tard,le 27 aout 1554, que fut posée
la première pierre par Claude Rouget, " homme dévost ",
représentant certainement le chapitre ; une inscription sur le
parement de la première travée du bas, côté sud du choeur,
rappelle cet évènement.
La construction du choeur dura plus longtemps que ne l'a envisagé
Vallery-Radot dans la monographie citée précédemment. Il n'avait
relevé que deux dates figurant sur des piscines: 1556 et 1559. Il
avait estimé la date limite de la construction à 1574, année de la
mort de Gaspard de Tavannes, vicomte de Ligny, dont les armes
avaient figuré à la clef de voûte d`une travée du choeur. Or, on
peut voir 1610 gravé à une clef de voûte du déambulatoire et
surtout 1624 sur le bandeau du pinacle de la seconde culèe sud.
Cette date correspond soit à la fin de la
construction, soit à l'année de la consécration du choeur pour
autant que cette cérémonie ait eu lieu, ce qui n'est pas prouvé.
Un tel délai peut s'expliquer en raison de nombreuses difficultes
financières des familles engagées dans la construction des
chapelles.
Les générations s'étant succédé, il est
possible que l'enthousiasme initial se soit fortement émoussé.
L`incendie qui détruisit toutes les
maisons de la ville en 1611, et ruina toute la population, est
la cause de l'abandon définitif du projet de reconstruction de la
totalité du monument.
Il fallut encore une bonne décénnie pour
que fut achevé ce qui avait été entrepris.
L'église de Ligny-le-Châtel comprend donc deux parties de styles
trés différents : la nef et le transept romans, le choeur
Renaissance.
Dans la lucarne Est du clocher, on aperçoit deux petites cloches
qui sonnent les quarts et les demies :
Pierrette datant de 1464 est une des plus vieilles cloches
du département, Laurentine a été fondue en 1529 par Henri Cortin.
Une cloche de "1000 livres", pouvant étre sonnée à la volée,
annonce les heures. Elle provient de la refonte en 1735, d'une
cloche plus ancienne. Elle eut pour parrain le duc Charles
François de Montmorency-Luxembourg et pour marraine sa femme,
Marie-Sophie Colbert.
Le procès-verbal de son baptême, qui figure au registre
baptistaire, signale qu'en montant la cloche
dans la voûte, elle est retombée au sol sans dommage, toutefois,
le maître d'école, Pelletier, qui aidait à l'opération, fut
légérement blessé.
En outre, il y avait dans le clocher trois autres cloches formant
carillon. Deux furent envoyées à la fonte pendant la Révolution et
la plus grosse devait servir à annoncer les cérémonies civiques.
Elle se cassa et la municipalité confia à Alexis Voillemin le soin
de la refondre.
Voillemin était un fondeur de cloches, apparenté aux célébres
Cochois du Bassigny. ll était venu à Ligny pour remplacer le
maitre du moulin a Foulons, qui venait de décéder.
Fervent républicain, Voillemin coula dans le bronze une inscription campanaire dans le style de l'époque, ce qui doit faire de notre grosse cloche une curiosité unique en France.
On peut, en effet, lire : " L'an 1793, 2 de la République, j'ai
été bénite par le citoyen Louis Bouteille,
curé. le citoyen Francois-Emmanuel André, chirurgien a Ligny,
parrain, la marraine, Marie-Marguerite Filleu, veuve du citoyen
Jean-Baptiste Lefèvre de Joigny.
A cette époque à jamais mémorable, le despotisme fut anéanti
en France, les droits sacrés de
l'homme furent reconnus et consacrés, le peuple déclaré
souverain et la République indivisible. Puissent le respect pour
l'Être suprême, l'amour de la Patrie, la haine des tyrans, la
douce fraternité se perpétuer d'âge en âge et faire le bonheur
de toutes les générations. ? Voillemin, fondeur. "
Michel Valot
in "L'Eglise Saint Pierre et Saint-Paul de Ligny le Châtel"
Les Amis de Ligny le Châtel 1984
Crédits photos : Klara Drielle
Plan de l'église
Chaque année, pendant tout l'été, les Amis du Patrimoine
ont pris l'initiative d'ouvrir l'église au public.
Voir chapitre consacré à ce sujet dans
Actions
Visite virtuelle de l'église par Virtuellephoto.fr
©Les Amis du Patrimoine de Ligny le Châtel - Tous droits réservés - Conception Graph-RCM Sites web